D’après un texte de Verlaine écrit en prison
Madame souris trotte
Se dandine ou tressaute,
Le nez au vent, l’œil peureux, le souffle haletant.
Boule de poils qui frise,
Frisson de cendres dans le jour qui jà se grise,
Courant ou hésitant
Suspendant mon temps à son pas pour un instant.
L’étain s’éteint aux mornes
Lueurs qui étendent leur emprise salicorne.
Madame souris trotte
S’arrête ici, là saute,
S’insinuant, en crissant dans un temps finissant.
Parfois très assurée et souvent fort surprise.
Souffle de liberté dans la nuit, noire sans méprise,
Ce murmure bruissant
Réveille les songes dans lesquels vais glissant,
Larve de capricorne,
Pris entre rets de limites et lacis de bornes.
Madame souris trotte
En me laissant ses crottes,
Preuve que je ne suis pas encore dément.
Ici pas de méprise :
L’éclair bis revenu dans le jour qui s’irise
Se cache un bon moment -
Quand le soleil vient au jour timidement -
Et file au trou qui orne
Le mien, tout en silence, loin de la vie qui corne…
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