Petite fable affable
Deux grues du Canada, ce jour-là,
L’une mère avec son bon gruau sur le dos,
L’autre fille, se disputaient comme bedeaux.
Je n’osais y mettre le holà.
Quand la jeunette semblait prendre le dessus,
L’enfant dit à sa porteuse : « Va,
Renonce face à cette diva !
Abandonne…
- Jamais !… Elle serait déçue.
Répliqua celle-ci, le front bas.
Ma fille, tant que le succès n’est pas final
L’échec n'est pas fatal : même, il est marginal ! »
Comme un dernier atout qu’on abat
Elle convie l’atrabilaire à concourir :
« Il nous faudra sans mie voler, juste courir,
Aller à l’érable du cœur du bois.
La mise est l’honneur, fort aux abois
Avec tous ces noms d’oiseaux qu’au bec l’on s’envoie…
Il n’en faut pas plus à des causeurs ! »
L’enfant glisse alors, fin diviseur :
« Tu n’as plus l’âge, Mère, d’aller par ces voies !
Elle est plus jeune et, par mon poids,
Je te suis un handicap et non des moins lourds :
J'ai peur de choir - je suis encor' faible et balourd -
Ou de mettre à ton pas de l’empois !
- Aucun de mes gruaux n’a fini en bouillie,
Mon enfant. Laissons-là donc filer :
Si les jeunes vont vite, grisés ;
Les Anciens, eux, connaissent chemin et taillis ! »
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