Graine d’ortie mêlée à vos saines semailles,
Je ne lève que pour urtiquer, vraie limaille,
Et ne pousse que pour dépareiller vos champs,
Cri sauvage parmi les domestiques chants.
J’ai germé, plant rugueux parmi les lisses,
Rustique, récuse tout ce qui vous police,
Vous fait, au plus tôt, bon blé en herbe, en rangées,
Et non folle avoine prête à tout déranger.
Je suis un rêve qui, sur notre sommeil, veille.
Obéissant sans me soumettre. C’est merveille,
Et, fou faisant du foin, ma foi pas à demi,
Je reste vert parmi vos ors prou endormis
Qui, d’abord, en javelles et meules, puis bottes et balles
Finiront litières. Belle pierre tombale !
Ah, certes, comme vous, je serai, las, fauché.
Mais d’ici là j’aurai pu, moi, m’empanacher
D’avoir dodeliné, à mon gré, sans chimère,
À vents choisis, sous pluies fleuries, jusqu’à frimaire.
Mais je ne me serai de vous mie écarté,
Car c’était vous aimer, oui, que de vous heurter.
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