Petite fable affable
Un vautour prenait son envol.
Lourdaud. Malhabile. Pas d’bol.
Il heurte du bout de son aile
Maître Hibou qui avec zèle
S’en plaint lors au roi des cieux,
Un gros aigle impérieux.
La justice des Oiseaux, Dame,
Vaut la nôtre. C’est là le drame :
Notre rapace maladroit
À l’exil semble avoir le droit.
Mais, las, pour se défendre, il plaide
Qu’il envisageait, comme un Mède,
De fondre sur une couvée
Qu’il avait à son goût trouvée
Mais que déjà une ombre, vorace,
Semblait lui disputer ; sa race
Et son sang lui ont commandé
D’aller vite l’appréhender…
« Quoi ? fit l’Aigle. C’est de ta faute
Si j’ai jeûné, sale Argonaute ?!
C’est là un lèse majesté
Qu’on ne peut tolérer ! pestait
Le grand monarque. Ta mort seule
Me chaut. Allez zou : sous la meule ! »
Dans la vie qui est si tordue
Quand tu crois que tout est perdu,
Souviens-toi, comme dit Shakespeare,
Que ça peut toujours être pire !
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