La nuit noire jette un œil sur mon sommeil
Celui d’une lune de vermeil et de nacre
Qui annonce de mille étoiles le sacre.
Cet œil cyclopéen toujours en éveil,
Cet œil marmoréen fait fleurir des rêves
Et mûrir des songes qui, sans fin, relèvent
Ma vie et révèlent, à l’envi, mes envies
À la ronde éternelle des heures asservies.
Ici, se nourrissent dans l’infini profond
Mes sommes qui gravent dans la glaise
D’une mémoire, qui gomme beaucoup dans le fond,
Quelques esquisses de vers dont je suis bien aise
Et des estompes de rimes et tant d’autres fadaises…
Le jour éclatant jette un oeil cerné de bleu
Sur mes écrits vains ou vils que le temps émonde.
C’est celui du soleil qui nous fait naître au monde,
Tout à la fois astre frileux et dieu bigleux.
Il naquit, naguère, sous une bonne étoile,
Là bas, au pays où le vent gonfle ses voiles
Pour mettre enfin à l’éveil mes jours aux aguets,
Sa crinière d’ombres faisant toujours le guet.
Mais pris dans les cheveux d’une autre aube corail
Il laisse écumer là une brume pudique
Pour voiler tous mes maux de mots dans le vitrail
Coloré d’ocre et d’orange qui rend si modique
L’infini sans fond dans sa réalité verdique…
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