Amie, je t’offre un bouquet de pleurs
D’aucun regret envasé pour l’heur ;
Une brassées de larmes en pétales
Dont l’eau, là, aux yeux de tous s’étale,
Sans beau papier de remords fangé.
Cette rosée qui peut déranger
N’est pas l’apanage d’un pauvre homme
Qui, trop souvent, larmoie pour un rien
Au silence de la pluie. D’un gnome.
Chialer, c’est pas pour les vauriens.
Oui, mes plus humides sentiments,
Mes sensations qui ainsi dégouttent
Sans théorie du ruissellement,
Je les dépose au creux de gouttes,
Perdues, échouées, d’un ru en crue
Qui coule, arrosant secrète flore
Née au marais salant d’yeux émus.
Car ils n’implorent. Ni ne déplorent…
Il n’y a qu’instant, non repentir ;
Il y a partage, non mentir.
Ami, je t’offre un bouquet de pleurs,
Mouillant d’une bruine de bonheur
Les cœurs d’un temps tout en sécheresse.
Cette ondée débondée, pécheresse,
Débordant du vase étroit des jours,
N’est ni lamentation ni supplique,
N’est pas pour apitoyer autour.
Est moins emphatique qu’empathique :
Cette eau-là est le sang de ma vie.
Donc, sur moi, geins et gémis d’envie !
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