« Le coeur bat là où il n’y a pas d’autrefois » J. Prévert
L’esprit déchiré d’une jamais madame,
Elle va, croquée au cœur, mordue à l’âme,
Affronter les crocs des ans, la dent des gens,
Le regard vide et noir, le pas diligent.
Pour les lèvres écumeuses, le passé trouble
D’une vieille extase compte plus triple que double.
La marche des ans et le labour du temps
Marque un corps mouvant aux lyres du vent.
Vivante parmi les mourants, elle est chimère,
Fantasme qu’on montre au doigt, fille mère :
C’est le mauvais exemple, la court vertu,
La fille perdue, la source émue vite bue.
Quand on t’a défleuri sans fard ta jeunesse
Volée, qu’on t’y a imposée la vieillesse,
Comment savourer un moment l’oeil au ciel,
Goûter le moindre instant quand le miel est fiel ?
Plus la rage de manger les jours qui passent.
Plus la force de boire les heures lasses.
Certes, elle a appris, seule et froide, à aimer
Bien plus charmes d’avril ou douceurs de mai,
Soleil de février, frimas de décembre
Ou givre en juillet et vents fous de septembre
Mais aux grands inquisiteurs, le grisonnant
Du cheveu est de jeux grisants fondement…
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