Ainsi va ma vie, ainsi vont mes nuits…
Éprouvé par la vie et hanté par la mort,
Crépuscule qui s’éteint, aube qui s’allume
Me sont des affres hélas, pire d’un même abord :
Ils angoissent mes heures et soucient fort ma plume…
S’apeurer à chaque soir que la nuit nous dorme
Et puis s’étonner de s’éveiller au matin,
Regrettant qu’aurore allonge l’ombre de ormes
Car, à la brune, la peur reprendra du teint…
S’épouvanter que le sommeil jamais ne vienne
Mais se défier des rêves qui me tournent court,
De ces cauchemars qui, encor’, toujours, reviennent ;
S’effrayer d’un repos qui épuise le jour…
Craindre ces lits froids de solitude qui restent ;
Appréhender celui chaud des amours passant ;
Frémir, sans répit, d’une pénombre funeste ;
Redouter les veilleuses allant en faiblissant…
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