Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 1 octobre 2014

JE RONGE MON OZ JUSQU'À L'OVERDOSE

Cycle toulousain

Oc, j’aime le rose,
Couleur qui me cause
Comme tes vieilles briques pleines
Que l’on chasse et qui pleurent, sans haine,
Un hier révolu, cette chose
Qui mérite moins que de la prose.
Mais où sont tes roses,
Tièdes et roses
Comme ces beaux ciels d’automne,
En fin d’après-midi, qui étonnent
Et lavent le cœur de ses névroses
Et tout esprit las de ses nécroses ?

Suis-je seul à voir,
À encor’ savoir,
Ta douce couleur
Déclinée sans fin,
Et jusqu’à plus faim,
Ma ville en rumeurs ? 
Il y a longtemps,
Village occitan,
Qu’on te fait un teint
Qui te tue, t’éteint…

Oc, j’aime le rose,
Qui vous désclérose,
Comme à l’été la vie de tes ruelles
Qui, la nuit venue, se font cruelles
Pour les piafs pleins de sinistrose
Qui leur gosier par trop arrosent.
Me manque ce rose,
Si frais qui se pose
Aux joues en fleurs de tes jeune filles
Qui, toujours, ont les yeux qui brillent
Et n’ont jamais la mine morose
Même quand leur vient de l’arthrose.

Suis-je seul à voir,
À encor’ savoir
Ta tendre couleur
Déclinée sans fin,
Et jusqu’à plus faim,
Calmant mes humeurs ?
Il y a longtemps,
Village occitan,
Qu’en portant satin
T’es ville sans tain !

Oc, j’aime le rose
Froid, profond qui ose
Peindre les lauriers qui buissonnent
Aux parterres ou celui qui frissonne
Aux corolles des passeroses
Et passe aux balcons comme virose.
Mais tu perds le rose,
Ça c’est quelque chose !,
Celui d’aujourd’hui est factice
Aux façades de tes bâtisses,
Sauf pour tes clodos à couperose,
Ma ville devenue amaurose.

Suis-je seul à voir,
À encor’ vouloir,
Tes roses couleurs
Nuancées sans fin,
Pastel ou surfin,
Ma ville en douleurs ?
Il y a longtemps,
Village occitan,
Que te font catin
Des archi’ lointains.

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