Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 25 octobre 2014

TENDRESSE TOULOUSAINE

Cycle toulousain

Aïci, pitchoun, quand on se cause,
De rien ou de quelque chose,
On ne se hausse pas le col
C’est le ton seul qui grimpe et monte :
Que t’aies la cravate en licol
Ou chemise ouverte sans honte,
On te fait passer le mâle heurt
Après que s’en vint le crieur.
Alors tu te bouffes une baffe,
Une tarte, un pain, un soufflet,…
Tu dégustes, sans faire gaffe,
Car on est gourmand de pamphlets !
Et puis t’avales des beignes,
Des bleus,… tu manges des marrons
Et c’est dans ton sang que tu baignes
Quand tu t’es fait trop fanfaron !

On ne fait pas dans sa culotte
Bourrades, tocade, calotte,…
Nous on met les points sur les « i »,
Sans prendre de gants ni de mouffles,
En fichant notre poing, petit,
Sur le nez des cons et maroufles
On est profs de corrections
Et rois de l’explication
Car, ici, règne la torgnole,
Celle dont on dit : « Pour le coup,
Cette mêlée fut tartignole :
Elle valait vraiment le coup ! »
Si on est bronzé c’est qu’on se tanne
Tous le cuir pour des riens,
Se filant des coups de tatane
Ou de mains. Ça aide bien !

Oc, mon fils, nous on fait la claque.
Le Claude qu’on porte au pinacle
L’avait dit : « Ici, même les mémées
Aiment la castagne ! ». On s’en tape
Que ça choque nos bien-aimées
Qui, quand te saute leur soupape,
Sont aussi frappées que nous
Côté châtaigne ou jeu d’genou.
Ce n’est pas que l’on soit plus rosse,
Fier, suceptible ou grognon,
Mais on aime horions, crosses
Qui font des spectacles trop gnons.
C’est qu’on a le sang chaud, tu penses,
Qu’on est pour la profusion
En tout et pour tout, vois ma panse !,
Ça vaut pour les contusions !

Notre terre n’est que querelles
C’est tradition culturelle :
On se chicane, on se dispute,
Mais pas de combat sérieux
Ou de ces rixes où l’on se bute
C’est pour ça qu’on se fait vieux ;
On fait, comme père naguère,
Lutte ou pugilat pas la guerre ;
Pas non plus de raclée bâclée,
De grains qu’on viendrait remoudre,…
Jamais de rancune de tâclées
CAr la rancœur mène à la poudre,
Aussi on finit au bistrot
La baston et, là, on en juge
Car une échauffourrée de trop
Finit par faire du grabuge !

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