Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 13 novembre 2014

DUELS AU SOLEIL

Petite fable affable

Alors que dans le ciel,
Volaient les noirs vautours…

Il y a bien longtemps,
L’espace d’un instant,
Bout de temps en suspens,
Au-delà de Campan,
Les mouflons, les isards
Et puis les bouquetins
Mirent tout en bazar,
Jusque dans le lointain,
Pour savoir qui, d’entre eux,
Régnerait aux sommets
De nos monts si venteux.
Cela vous assommait
De les voir s’attraper,
Pour un peu s’écharper,
En toute impunité
Et sans aménité.

Pendant ce temps, au ciel,
Coups bas et mauvais tours,
Glissaient les noirs vautours,
Faisant de tout leur miel.

Les doux mouflons, cornus
De façon biscornue,
On les diabolisa,
Les ridiculisa.
Les isards, gracieux
Mais sots comme l’Humain,
Courant jusques aux cieux
Et en un tournemain,
Se divisèrent, Dieu !,
Entre eux et leur combat
Fit plus de malheureux
Et de navrés, c'est bas !,
Que cornes ennemies.
Les bouquetins, amis
Du double-jeu, pardi !,
Perdirent tout crédit.

Et pourtant dans le ciel,
Planaient les noirs vautours
Qui attendent leur tour
Et que sert tout ce fiel.

C’est ainsi que ces sots,
Qui jouent bien du cuissot,
Laissèrent tout le champ
À de bien plus méchants :
Les oiseaux charognards,
Qui restaient aux aguets
Ces fachos montagnards,
Régnèrent, l’âme gaie
Parce que ces ongulés
Étaient trop occupés
À s’entrestranguler,
Se nuire ou se duper.
Ils laissèrent venir
Des matins bruns et froids
À trop se désunir,
À se vouloir tous, rois !

Mais désormais du ciel,
Règnent les noirs vautours…

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