Inutile exercice qui tant me nuit,
Je rêve à l’impossible au long de mes jours
Et, pis, cauchemarde aux possibles la nuit
Songeant à tous les probables aussi. Toujours.
Ces chimères me rongent l’âme et l’esprit
Loin du vertige du verbiage qui prit
Au piège de ses rets mon cœur et ma main
M’interdisant, hélas, de vivre aujourd’hui
Et de croire en de bien meilleurs lendemains.
Donc à jeter l’encre je suis réduit
Pour vous donner à voir toutes les couleurs
De mes bonheurs, mes malheurs et mes douleurs…
Car j’ai été intoxiqué, tour à tour,
Par le poison si mortel du désespoir
Et puis par celui, est-ce un choc en retour ?,
Qui est moins létal encore que l’espoir.
Le Temps - Et pour vous ? - ne m’a guère oublié,
Mais ce mesquin ne m’a pas humilié :
Il a fait entrer, un beau jour, en mon cœur
Le doux désir fou, jamais abandonné
Depuis, de compter à tout heur et sans heurt,
Pour quelqu’un, pour une autre à qui j'ai tout donné
Pour m’aider à traverser tous mes minuits,
Dissiper les doutes et éclaircir l’ennui.
Fassent les Cieux que ce doux sentiment
Me survive un peu même s’il me faudra
Bientôt plus d’un instant ou d’un moment
Peut-être car je suis jà plus que quadra’,
Pour me rappeler ce et ceux qui comptaient
Et plus de mémoire encore, mal domptée,
Pour m’en souvenir et pour le raconter
Avant que tout cela ne dise plus rien
À personne car si j’ai bien compté
J’aurai alors, comme tout homme de bien,
La solitude pour compagne, Mylord,
Et un passé valant pour moi seul de l’or…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire