Yeux harassés, épaules basses,
Noirs cheveux gominés de crasse,
Il allait tout seul par les rues.
Sous un pont, il campait à cru
Barbe lustrée de graisse rance
Il était devenu en France
Un migrant, sans papiers, sans dents,
Sans ascendant ni descendant,…
Yeux noirs baissés, épaules lasses
Sûr, il était d’une autre race :
Il parlait mal, il causait peu
Mais volait aux poubelles. Peuh !
Il avait surtout la peau sombre
De ces fanatiques sans nombre
Qui faisaient vendre des journaux
Et du bruit dans le Landerneau.
Yeux harassés, épaules basses
Et sans doute prompt au pancrace,
C’était un étrange étranger
Et pour cela il dérangeait.
Étant sans doute misérable
Puisqu’un miséreux bien durable.
Il furetait, dit-on, l’être à part,
Vice pris en mauvaise part.
Yeux noirs baissés, épaules lasses
Silencieux, sale et sans grâce,
Il allait comme qui doit cacher
Quelque chose qui peut fâcher :
Les ombres d’un passé proche,
Faisaient craindre anguille sous roche,
Soupçons, peur,… partout suaient.
C’est pour cela qu’ils l’ont tué !
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