Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 3 février 2021

FIN DE NUIT BLANCHE

À Marc-Yvan,
 méli-mélo de mots d’après quelques-unes de ses photos
 où tout n'est que calme hivernal, luxe floconneux et volupté immaculée

Non loin, en pénitents encapuchonnés,
Les sapins se sont drapés, comme la ville,
D’un blanc froid que la nuit a posé, habile,
Sur ses bruits, sur sa vie abandonnée…

L’aube n’a pas encore passé ses hardes.
Le silence est tombé, en chape de plomb.
Dans les halos des lumières blafardes,
Agressives de réverbération,
Le dessin hésitant d’une rue hagarde,
Des esquisses d’autos,… Sans vibration.

D’un horizon dru, laiteux, perce l’aurore.
Mais tout n’est qu’amas, au plus, tout n’est que tas.
Sous ce linceul épais dort, triste constat,
L’endroit, attendant le jour qui va éclore.

Dans cette solitude pas un passant ;
Un passeur en quête du cliché à prendre,
Voulant saisir l’instant dans le vent glaçant,
L'improbable moment qui va nous surprendre…
Soudain, un porche est pris sous le poids pesant
D’une neige écrue qui a su, aussi, prendre
Et figer les alentours agonisants.

Sous le porche, est allumée une lumière
Jaune et chaude, comme une invitation
À entrer au chaud de l’habitation.
C’est, dans les mœurs d’ici, us coutumières.

Alors que luit cette nacre glacé,
Au dehors, un feu de cheminée brûle,
Dedans. On voudrait s’y lover, délassé,
Et se blottir en pyjama ridicule,
Là, au plus douillet de cette intimité
Si suave, on sait se faire minuscule
Pour y savourer sa douceur ouatée…

Le levant dévoile d’antiques marbres
Tant la neige a déversé à foison
 Sa mortifère et immaculée toison
Figeant, las, jusqu’à la majesté des arbres…

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