Petite fable affable
Sous le feu fou des foudres fendant les Cieux,
Pline Le Jeune peine fort à se faire entendre
De la bouche encolérée aux mots si peu tendres
Pour le genre humain, ingrat et insoucieux,
Ne vénérant assez cette plus que montagne
Fumasse et fumante, dominant villes et vies.
« Dois-je, Minus, les écraser plus qu’à l’envie
Pour avoir oublié que leur vie de cocagne,
Ils me la doivent ?… Vieilles religions
Et antiques pratiques me rendaient hommage
Pour leurs vignes, pour leurs blés, pour leurs pâturages,…
Tout est fruit de mon vouloir en la région !
- Eh bien le savons-nous, tous, nous pauvres hommes
Qui pour célébrer tes bienfaits, terre et eaux,
Malgré tes secousses qui peuvent être fléau,
Avons bâti des riantes petites Rome !
- Quel égard, Bonhomme !… Hélas, on n’a de respect
Que pour ce que l’on craint dans votre si beau monde.
Point d’hommage sans peur sur le sol ou sur l’onde !
- Mais Vulcain, si puissant malgré son aspect,
T’a élu, toi, pour être et son antre et sa forge ;
Et lui rendre grâce est te saluer tout bas
Comme tu es, que vie soit étale ou branle-bas,
De nos obscurs enfers et la bouche et la gorge !
- Sot, on ne vénère Volcan que s’il vomit
Lave ou fait descendre sur soi ardentes cendres.
- Mais l’enfant remercie-t-il de chaque geste tendre
La mère qui prend grand soin de sa vie, Mon Ami ?
Le mari loue-t-il son épouse, diligente,
Soumise, qui le sert chaque jour que Dieux font ?
- Ils devraient… Suffit. Fini en mes tréfonds
De tant gronder : je châtie ta race indigente ! »
Ainsi Vésuve extermina ces oublieux,
Et pêcha ainsi par prétention car l’ire
Et ses méfaits ne font pas, ici-bas, mieux
Reconnaître vos bons mérites que la lyre !
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