Petite fable affable d'un déconfit née…
« Le proverbe dit : “C’est la mauvaise roue
Du chariot qui le plus gronde” ! »
Songeait en son for un des mulots prou
Colère envers Lérot qui fronde
En son foyer que Mal mit sous verrous.
C’est las un vieillardissime
Qu’il a recueilli, râleur, malcontent,…
Pleurant sur son seul sort, aux cimes
De l’égoïsme, dès qu’aube va montant.
Ce “blaireau” est donc plaie maxime !
Et geint : « Le malheureux a toujours tort ! »
Notre antiquaille décrépite,
Sans aider ses hôtes qui vont, frôlant la mort,
Pour le nourrir, quérir les pépites
Qui lui agréeront sans honte ni remords.
Court du cellier à la cave
Et de la grange grosse au grand grenier,
La famille pour que se gave
Cet invité qui ne sait que grogner
Quoi qu’on déniche ou chasse. Grave !
Toujours, que le temps soit beau ou inclément
Quand mulot veut parler à ce sire,
L’autre le rudoie et, las, pareils tourments
- Quand ce ne sont pas cris ou ire ! -
Affligent les siens pareillement.
Vivement qu’on se déconfine !
Car leurs mots, ce monstre ne peut souffrir
Ouïe ailleurs et œil de fouine,
Et leurs maux, au moins, ennuient à périr
L’être à la mine chafouine.
Or c’était un fort bon ami naguère ;
Des plus affables et serviables aussi.
Il paraissait de bonne guerre
De passer ensemble ce temps de souci
Né d’un virus qu’on n’aimait guère.
Hélas, il est des Janus même animaux !
Quand les confinés on libère,
Les mulots jettent dehors le grimaud :
« La prochaine fois, c’est à Cerbère
Qu’ira mon hospitalité, l’Ami.
Et merci pour la leçon à la pandémie :
Je sais, ainsi, qu’un bourru qui m’oblige
Vaut mieux qu’un aimable qui m’afflige ! »
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