Petite fable affable d’après Le loup & le renard
d’A. Vitallis (Fables, III, 17)
Car même en nos taillis on vieillit
Et qu'un chasseur ne peut se nourrir que d’épeautre,
Un loup et un renard étaient de compagnie.
La force de l’un aidait la ruse de l’autre
Faisant donc que ce bon couple d’apôtres
Ravageait les hameaux et fermes du pays.
N’en venaient hélas à bout ni piège ni chasse.
Le temps passant, le succès le grisant,
Le loup se convainquit que paysans
Pâtissaient de sa vigueur et de son audace,
Non d’astuces de son insuffisant
Compagnon, si petit qu'il en était cocasse.
Dans le même temps, le goupil finit
Par croire que seuls tous ses trucs et stratagèmes
Assuraient au duo l’indéfinie
Fortune qui était sienne. Énième
Preuve que l’esprit vaut, et sans déni,
Mieux que muscles seuls, sinon on fait carême.
Un beau soir, pour leur razzia du jour,
Ils se séparent : Ysengrin indique une route
Où rets guettent le roué qui, pas gourd,
Lui dit une sente où chiens le déroutent.
Ainsi leur histoire, et leur vie, tourna court
Car comme le dit ce conte mais l'on sen doute :
Qualités bien associées mènent plus loin
Que talents que l’Envie aurait, hélas, disjoints.
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