Petite fable affable
On dit “Bon sang ne saurait mentir” et qu'on est
Marqué des vertus de la terre où on l’on est né.
L’histoire qui suit vous le dira sans ambages
Quoi que causant surtout de bons veaux et pâturages…
Un paysan de nos montagnes, désireux
De bonifier son cheptel fut fort heureux
D’aller acheter, très cher, n’étant point gavache,
Vaï, dans la grand’ vallée d’à côté, une vache.
Revenant donc à ses prés gras, au vu du prix
Payé, il met l’animal à saillir au mâle
Qui fait sa fortune. Mais, las, tout en mépris,
La belle rétive, à chaque coup, se fait la malle
Plus loin. Et voilà notre bonhomme malengroin :
« Il n’est pas, Crénom, pour arrondir son pécule
De mauvaise saison, Dieu m’en est témoin :
Que tu ailles de droite ou de gauche, recules
Ou avances… et même rues, mon brave taureau
Aura raison de toi. Dussé-je de cravache
User ou te faire forcer, au prix d’un broc,
Au travail du ferrant ! » hurle notre bravache.
Son bon voisin, le berger, soupire à le voir
Peiner à faire accomplir son simple devoir,
Le jour durant, à cette tant belle génisse
Et souffrir et subir tous ces bovins caprices.
« Elle vient de la grand’ vallée d’à côté ? »
Demanda-t-il, tantôt, non sans avoir ôté
Son béret, politesse envers qui prou enrage
Par monts et par vaux, par pâtis et pâturages.
« Comment tu sais ? » fait-il comme soufflet s’abat.
L’autre soupire : « Ma femme aussi est de là-bas ! »
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