Petite fable affable
Beau parleur mais hélas mauvais plaisant,
Un raton trouva à son goût une ratonne.
Jusque là, vrai, rien de malaisant.
Mais leurs amours étaient, au goût de la matrone
Qui servait de belle-mère à l’aimée,
Ici trop voyantes, là vraiment trop bruyantes :
« Ah, gestes tendres et baisers langoureux
Sont pour l’intimité ! disait la malveillante.
Il n’est besoin de se montrer si heureux !
Discrétion et retenue sont seules vêtures
Des amours qui durent : c’est malséant
Et malsain de se jeter ainsi en pâture
Au médire et aux médisants, céans.
- Madame, vos bons propos fielleux de sournoise,
Je m’assois dessus. Je suis convaincu
Que c’est là, une façon aimable te courtoise
De vous dire que je me les mets au cul.
À tout va à tout vent, effeuillez la capucine ;
La marguerite est plus à notre goût :
S’il ne fait point, alentour, de jaloux
Un bonheur n’est point un bonheur ! a dit Racine. »
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