Griffant et agrippant les bleutés des nues
Mille branches nues s’accrochent
Aux bras glacés du vent d’hiver revenu.
Et il grave au cœur des roches
Ses froidures, comme il dépose en leurs creux
Tapis de cristaux de givre
Et larmes de gel que fige, vaporeux;
L’air pétrifiant le livre
Vierge qu’est le sol de ce val blanchi
Couvert de cent monticules avachis.
En longue file d’attente
De fantômes dépités, les arbres morts
Veillent la neige éclatante
Qui couvre l’éboulis gris et aigre-mort,
Assourdit les sons et feutre
Les bruits. Désormais, le silence est roi.
À glacer le sang des pleutres…
Et c’est là, tout ce qu’il reste, je le crois
Et le crains, si tu veux ma pensée la plus franche,
Las, du village avalé par l’avalanche !
Tableau : Elisa Satgé, novembre 2020
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