Petite fable affable
Trois jouvenceaux se gaussaient d’un vieillard
Qui plantait quelque fruitier, pas même arbre.
Riaient et plaisantaient nos égrillards
À voir ainsi suer l’ancien si près du marbre.
« À ton âge il vaut mieux se reposer !
Pourquoi faire un labeur si inutile ?
Bâtir passe encore, mais c’est osé
De planter, pour ne pas dire futile.
Tu auras beau soigner et bien arroser
Ton arbuste, ni ses fruits ni son ombre
Ne te réjouiront avant que Pénombre
Saisissant tes yeux ne t’envoie aux Cieux !
- Moi, je fais, jeunes ocieux audacieux,
Pour que mes enfants, et les leurs, jouissent
De mon passage, temps bref et précieux,
Sur cette terre. Point de sacrifice
Dans mon geste qui n’a rien de spécieux :
Qui, hélas, à ses seuls besoins mesure
Son travail et à l’aune de vie
Seule agit, a vécu jusqu’à l’usure
Pour peu et, pis, n’aura à rien servi… »
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