Petite fable affable
Le loup solitaire, si vieux, sortit du bois.
Dépenaillé. avec moins de crocs que de griffes.
Et quoiqu’à le savoir toujours fort, aux abois
On aurait là donné plus que vendu sa peau. Chiffe
Il était devenu de n’avoir sa grand faim
Assouvie par des froids dignes de lui. Sa fin
Venait elle avec lui, lui qui fut un calife ?
Plus de peur que de mal. Il venait en disant
« Avoir vu ». Qui on ne sut. Quoi pas plus. Doute
Et inquiétudes et soupçons allèrent au vent…
C’est retors et chafouin quand on n’y comprend goutte
Même si on n'aime pas hurler avec lui.
Il ajoutait : « Ah ça, quand ça se saura, bigre ! »
Voilà mots qui font plus peur que l’ombre d’un tigre
Quel que soit le soleil qui, à votre ciel, luit.
Il en disait long en faisant court… Tout en mystères,
Il conclut : « Quand on voit ce qu’on voit, que l’on sait
Ce qu’on sait, on a raison de penser, ma chère,
Ce qu’on pense ! » Voilà plus obscure pensée !
Chacun fut malaise de l’écureuil à la biche :
Qui n’a rivé à l’âme un scrupule ou au cœur
Quelque secret celé ?… Oui, menterie, rancoeur
Rouerie dont bien moins qu’on avoue on se fiche.
Loupé, on ne saura mie !… Il trouva la mort
La nuit de ces propos. Par accident, vieillesse
Ou… crime ? On dit lors qu'il avait tenté le sort.
« La Vérité bien trop entière fait pièce
Aux vains demi-aveux ! »… On respira bien mieux
De la biche à l’écureuil. Et même à en rire.
Soulagés d’enfin savoir, à jamais, remisée
Cette épée et, depuis, on dit à s’épuiser :
« Si, las, trop parler nuit, n’en dire assez est pire ! »
Superbe conte-poésie que M Christian Satzé poète de haut vol ,nous OFFRE(toujours avec la morale de l'histoire) A MEDITER!.....MERCI....Lorenzo Cavour
RépondreSupprimerMerci à vous Lornzo.
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