Librement inspiré par La Gazette des animaux
de B. Imbert (Fable VII, Fables nouvelles, 1773)
Au grand jardin d’acclimatation,
Les bêtes et les bestioles colloquent.
« Notre tranquillité, nos rations,
Fait un fou de Bassan qui, las, débloque.
(Car l’oiseau était être fort sensé :
Il aurait même reçu, jadis, les palmes !)
Vont de pair avec le franc succès
Qu’on a eu avec tous ceux qui sont passés
Devant nos cages où l’on reste si calmes.
- Oui, de notre tenue, à y penser,
Dépendent et nos soins et l’attitude
Des gardiens qui aiment à panser
Les meilleurs d’entre nous mais ils éludent
les Furieux, les tout-fous, les tignasseux,…
Dit un pécari passant pour un sage.
- Même les puceux, crasseux ou pisseux !
Ajoute, très très vite, un paresseux.
- Et ce n’est là qu’injustice !… Au passage,
Qui attire tous ces Humains ici,
Bêtes si bêtes ?! » feule le gros tigre.
Puis le lion ranci, rugit, assis :
« Ce seront toujours les grands fauves, bigre !
Qui voudrait voir des shootés au tilleul ?
Dès lors à nous la part qui, d’ordinaire,
Devrait me revenir à moi tout seul.
- La docilité vaut un bon linceul ! »
Ajoute un grand guépard pensionnaire
Des grilles depuis tout juste deux ans.
Un python et un puma, haut l’approuvent :
Ils attirent plus que les alezans !
Ainsi donc chez tous ces sauvages couve
Une révolte car de tortueux
Beaux esprits, devenus atrabilaires,
Jugent le jeu pour eux infructueux.
Grâce à ces tempêteurs présomptueux,
La ménagerie ne fut plus que galère !
Finis les animaux vertueux
Dès qu’aux vertus on ôte salaire !
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