Petite fable affable
Des demoiselles des deux sexes
Voulant tester leurs réflexes,
Se lancent dans un concours :
Gagnera qui, au plus court,
Rasera l’eau de la mare
Dans un bruissant tintamarre
Sans se mouiller, même un peu.
Là est le jeu et l’enjeu !
Un jeunot pourtant le boude.
C’est un roi de la baroude
Et un acrobate hors pair.
Il ne craint ni les impairs
Ni la peur que sa famille,
Où on file comme anguille
Avec cette agilité
Propre aux odonatoptés,
Pourtant, et partout, cultive
À blêmir comme une endive.
« Pourquoi ne pas essayer,
Finit-il par bégayer,
Dans un filet la capture
Du vent au vol, la mouture
De l’onde de ce cours d’eau
Entre deux rocs, chers badauds !
- Le plaisir et le partage !
- J’ai passé, dit-il, votre âge !
- Ce n’est pas raison, ma foi
Pour jouer les rabats-joie !
- Ne soyez pas comme l’homme
Qui, fait l'agile, en pomme,
Croit emprisonner le Temps
Dans un sablier sentant
Que ses jours comptent les heures
Qui lui restent à demeure…
Jouer va vous épuiser
Et donc vous amenuiser !
- Et alors, sinistre frère ?!
- Vous songez à vous distraire
Sans penser que le danger
Pourrez venir déranger :
Alors je vous suis sentinelle,
Protection fraternelle…
Il faut garder l’œil ouvert,
Si on veut passer l’hiver ! »
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