Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 9 mai 2016

LES DEUX FRÈRES

Petite fable affable

Deux phacochères étaient frères comme cochons.
Mais l’un d’eux était de loin le plus ronchon :
Il lui incombait, et à lui seul, corvées et tâches
De la maison pendant que l’autre et ses moustaches
Se prélassaient au lit, se vautraient en sofa,
Réclamant à manger, critiquant ci ou ça…

« Si tu en veux, fais-le toi-même ! hurla l’autre
Un jour qu’il fut à bout. Cet antre-ci est nôtre
Depuis que nos parents en sont plus. J’y fais tout !

- C’est parce que je suis maladroit… et pour tout 
Ce que je fais ! Maman l’avait bien compris, elle.
C’est pour cela que le ménage et la vaisselle,
Le bricolage, et puis le jardinage aussi,
Furent pour toi qui toujours, en tout, réussit !

- Elle ne savait pas que calcul et paresse
Te faisaient occulter tes talents et adresse !

- Si fait !… Je cassais et ratais à dessein
Pour qu’on me fiche la paix. Est-ce si malsain
De décider, un matin, qu’on ne vous demande
Plus rien à faire et n’en tirer réprimande ?!

- Je ne suis pas notre mère, alors bouge-toi !
Sinon je te botte le cul comme le père
Faisait. Et souviens-toi que moi, sous ce toit,
Ce que je fais, je le fais fort bien, faux frère !
Il n’est nulle ruse qui ne soit éventée,
Souventes fois par qui l’avait inventée,
La dupe lasse, alors, par souci de justice,
Fait payer très cher tout ce qui fit préjudice ! »

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