D'après une œuvre de Camille Lesterle
Rouge comme mon cœur tourmenté,
Un rideau, ridé de sang se drape
Autour de ma vie désenchantée
Qui s'échoue, là, en vagues hantées
Par quelque garance chausse-trappe,
Flottant aux fronces ensanglantées
D'un jour froissé que la nuit rattrape.
Ce ne sont que carmins chemins, teints
D'ombres rubis qui vermillonnent
Comme un ciel d'incendie au matin.
C'est un piège pourpre et châtain,
Pour pensées perdues qui papillonnent
Dans des petits plis d'un cœur éteint
Que les maux en cramoisi crayonnent.
Rouges comme mon cœur tourmenté
Que les maux en cramoisi crayonnent,
Mes jours en panne, impatientés,
S'en vont en pans plats pour pigmenter
Des tentures saignant qui bouillonnent
Aux revers vermillons pimentés
D'amples rubans santal qui brouillonnent…
Sur cette toile sans baratin
Sillonnent mes heures en serpentin,
Sans étoffe, ni soie ni satin.
Le pinceau, sur ce miroir sans tain,
À peint sans voile ce qui dérape
Dans des petits plis d'un cœur éteint
Qu'un rideau, ridé de sang, las, drape…
Illustration : Camille Lesterle, avril 2016
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