Souvenances pénibles et troubles souffrances
Venues d’une enfance vécue sans nuance…
Noyée dessous les profondeurs du ciel,
Dans l’épaisseur moite d’un lourd silence
Une enfant avec une craie miel
Dessine autour d’un caillou qu’elle balance
Les carreaux d’une marelle à l’étourdie.
Sans ordre ni méthode, sans ligne droite
Pour la contraindre au bon gré, comme on dit,
Elle va à son pas. Et pas maladroite,
Elle a fait un choix celui du « vouloir » :
Elle dessine après chaque jet de pierre
Un espace protecteur, pas un couloir
Où la cloitrer voire la mettre en bière.
Elle se dessine à chaque jet de pierre,
Quelque avenir à lui inventer
Une histoire qu’il reste à conter, fière
Comme une épopée qu’il faut bien vanter,
Refusant de l’enfermer, non conformiste,
Dans un chemin tout tracé et balisé
Par des conventions. L’opportuniste
Que je suis y voit, sans en être avisé
Un manifeste de ce qu’elle veut faire
De sa vie malgré pleureuses prophéties
Et commérages qui en font une affaire
Qu’une tête d’enfant soit si libre ici.
Mon cœur de gosse sent que cette enfant-là
Mon cœur de gosse sent que cette enfant-là
Sait que la différence est solitude
Ayant compris ce qui, hélas, me rend las :
Qu’autrui souvent est une servitude ;
Que la roublarde et mesquine destinée
Ne nous vêt que de haillons et de hardes,…
Et surtout que l’imagination née
D’une liberté qui, si on n’y prend pas garde,
Est étouffée. Or c’est un don qui sauvera
De la banalité, de l’obéissance,…
Aliénant l’âme aux abracadabras
De la banalité, de l’obéissance,…
Aliénant l’âme aux abracadabras
Et l’esprit à tout, sauf notre indépendance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire