Petite fable affable d’après Anne Cailloux
Dans nos montagnes, on aime à tondre
Et brebis au frisé gilet
Et touriste venu de Londres ;
L’une pour sa laine et son lait,
L’autre pour ses gênes et son blé…
Cette année, hélas c’est la Crise
Du troupeau des seconds on n’a pas
Vu la queue. Misère a donc prise
Sur notre « Hôtel des catalpas »,
Et commerces de notre pampa .
Alors chacun emprunte à l’autre
De quoi vivre et tenir le coup
Jusqu’à ce qu’enfin un apôtre
D’Albion se hausse le cou
Dans notre bon nid de coucous.
Il prend à l’hôtel une chambre.
Son billet est aussitôt porté
Chez le boucher, qui en cœur d’ambre,
Faisait crédit sans le colporter
Au gargotier sans s’emporter.
L'équarisseur paya lors le rustre
Dont les bêtes garnissaient l’étal ;
Et celui-ci la garce frustre
Faisant son bon plaisir zénithal.
On n’est de bois ni de métal !
La Belle régla son ardoise
Restée chez notre hôtelier
Au moment où, la moue narquoise,
L’Anglais renonçait aux béliers
Et autres joies des halliers.
Il fut donc remboursé sur l’heure.
Pas plus d’argent n'a circulé
Chez nous, mais pas moins n'en demeure :
Personne n’a de dette à régler !
À méditer chez les acculés…
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