Petite fable affable
Las de cette bêtise qu’on lui attribue,
Le grison qui vivote chez mon voisin, imbu
De sa position, et ce n’est pas là fadaise
Ni foutaise, un Homme se voulut. Tout à son aise.
Pourquoi donc me direz-vous ? Car il est tant d’humains
Qui se comportent, ici-bas comme les pires ânes.
Pourquoi un baudet ne pourrait pas, et dès demain,
Faire le bipède qui, souvent, n’est que folle avoine ?
S’il connaissait ses lettres, la chose paraissait
Possible à notre ami et même facile assez :
Il s’éduquerait donc. Il s’en ouvrit à son maître
Qui jadis coiffa hélas, avant d’envoyer paître
L’école, un bonnet à grandes oreilles, fermier
Bête à bouffer du foin entassant son fumier
Devant sa grange pour que tout le village pense
Qu’il avait du blé à l’aune de sa grosse panse…
Le paysan trouva l’idée bonne, et mit, dès lors,
Sa famille au labeur : chacun aida cette monture
Bien sûr qu’une fois devenue une pointure
Côté savoirs, elle se vendrait à prix d’or !
Pensez donc, tout le monde voudrait pareil prodige
Chez lui… Et pour nos ploucs ce serait le prestige !
Mais ils eurent beau, tous, braire, il n’advint las rien
Qui ressemblât aux espoirs qu’eurent ces vauriens.
Car Dame Nature ainsi le veut, impérieuse :
Esprit ne se gagne, sottise est contagieuse !
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