Petite fable affable
Chez les bêtes, êtres sans esprit ni volonté,
“La Mode” est un mal contagieux qui les frappe
En tout et même pour tout : aussi l’affronter
Est inutile ; s’y opposer chausse-trappe.
Car la mode est pis que virale épidémie :
Elle se meut bien trop vite en pandémie !
Un geai, en son art, voulait y échapper, chantre
Libre : la suivre étant un commode devoir,
Il se sentait seul, incompris, même en son antre,
Nul ne pouvant, las, la fuir, tant son pouvoir
Est grand et que l’on devient aussi ridicule
À l'éviter qu'à l’imiter chez les animalcules.
Notre oiseau chansonnait à l’ancienne mode,
Fabulant à tout propos, et partout, et sur tout,
Quoique des emplumés, oubliant que « La Mode
S'démode ! », lui chantaient pouilles jusqu'en sa toue
De s’entêter encore à composer ses odes
Animales, le ton malcommode parfois
Et le propos incommode tout à la fois.
Pourtant, il trouva matin un bel auditoire
Pour ses contes et une maison pour imprimer
Ses déraisons. C’est la morale de l’histoire
De ce gros passereau aimant fort à rimer :
Un jour où l’autre, qui se refuse à suivre
Ce qu’on lui impose finit dans les livres !
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