Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 31 janvier 2021

FABLE ÉLÉPHANTASQUE ?

Petite fable affable

Sieur Éléphant, parcourant les états
De Lion, malade au demeurant, s’écroule.

Donc, il s’avachit d’un seul coup, ce gros tas,
Sur la sente près du lieu où roulent
Les grosses eaux du fleuve où vont s’abreuver
Les animaux du coin, à la relevée.

Il encombre cette route de premier choix,
Par où transite tout trafic et commerce
Du pays. Cela irrite le bon roi
Et plus encor’ les vautours et les diverses
Hyènes qui en sont les ordonnateurs
Et les grands, si ce n’est les seuls, profiteurs.

Sa Majesté, donc, moults experts dépêche.
Devant tant de coût et de difficultés
À dégager la voie, on parle et on prêche
« Oh, il est, fit un fat de la Faculté,
Urgent d’attendre !… Sa maladie, bénigne,
N’aura que fort peu d’impact à moins de guigne !

- Il faut donner du temps au temps. Réfléchir
Aux meilleures options ! » dit lors le monarque
Pour éteindre l’émoi qui faisait fraîchir
L’opinion envers ce bon hiérarque
Qui avait embrassé la profession 
De satrape en régentant sa Nation.


On laissa se décomposer la carcasse
Et donc se propager, alentour, son mal.
On commença à faire au roi, de guerre lasse,
Un mauvais parti dans le monde animal.
Il envoya des déplaisants. L’analyse
De ces zèbres, tant attendue, tout enlise :
Ils décidèrent de ne pas décider !

Mais n’ayant rien perdu de sa superbe,
Portant beau encore, le lion ridé,
Assume la contagion : par le verbe,
Il croit, las, sauver ses peuples décimés
Dont la confiance est dès lors abimée.
Pour lui l’essentiel était qu’échanges
Et flux reprennent car le Veau d’Or était 
Son dieu : on avait ouvert, hors la fange,
D’autres grandes routes en un rien de temps
Pour contourner, vite, un obstacle important.

De l’épidémie, parmi tous les responsables
Venus pour l’éradiquer ou la soigner, 
On ne trouva pas l’ombre, hélas, d’un coupable
- Surtout pas le grand roi qui n’a jamais tort ! - 
Mais un seul fautif : ce gros éléphant mort !

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