Petite fable affable d’après La mousse &
le pommier d’Antoine Vitallis (Fables, III, 2)
Un arbre généreux dispensait son ombre
À qui le souhaitait, son feuillage abritant
Les oiseaux, les amours fuyant la pénombre,…
Il était là, pour tous, quel que soit le temps
Ou le moment. Jamais mécontent ni sombre,
Il accueillait pour un instant ou pour longtemps.
Une mousse, un matin, à son pied se niche.
La fraîcheur qu’il dispense lui convient.
Il n’y voit malice mais cette écume s’entiche
Des aménités, convie ami qui vient,
Puis d’autres : la tâche devient riche
Tapis vert sans, las, aucun va-et-vient.
La prodigalité du ligneux ne coûte
Rien. Alors inviter tous les siens
Oblige à peu… Bientôt son tronc s’encroûte
D’une couverture veloutée, anciens
Hôtes les voilà maîtres, et surtout en route
Pour les branches, ces mauvais paroissiens !
L’envahisseur étouffa notre feuillu
Trop clément et trop donnant qui donc mourut :
Offrir, à tous les vents, par trop ses largesses
Expose à l’ingratitude et vous abaisse
Alors que Bonté grandit a dit le Barbu…
À croire qu’il n’a pas ses Êtres biens vus !
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