Petite fable affable d’après L’écureuil &
la tortue d’A. Vitallis (Fables, II, 11, 796)
Un écureuil courant, sautant, bondissant
Allait par la ramée, faisant râler un lièvre
Qui ne pouvait, même en s’assouplissant,
Conquérir les hauteurs. Il en conçut la fièvre
Qu’on nomme, chez les Humains, “jalousie”
Et consume parfois jusqu’au meilleur des êtres :
« Qui monte au plus haut, un jour connaîtra
La chute et, lors, plus dure elle sera ! »
Le coureur froissé piqua des deux pour faire montre
De talents qui n’étaient pas moindres, au ras du sol,
Que ceux de cet adroit m’as-tu-vu de rencontre
Mussé à fleur de nues. Vélocité vaut vol
D’un empanaché qui dit : « Qui va vite à courre,
Se précipite au devant de sa mort
Souvent ! » Et de se jeter dans la course ; le secourent
Les branches mais le rouquin halète encor’.
L’acrobate, coriace, est à deux cabrioles
De rattraper son retard sur le bouquet,
Quand se lève le vent mauvais qui le caracole
À bas. Le capucin, dans un hoquet,
Mourut comme jaquet qui fracassa son crâne.
Comme d’ordinaire, nos vains rivaux,
Firent le régal d’un fils de la boucane
Comme on en trouvait alors par monts et par vaux.
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