Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 21 janvier 2021

LE PETIT ROITELET

Petite fable affable

Un vieil oiseau, petit certes mais vrai monarque
D’un principat ne dépassant la verte ramée,
Sous la feuillée baissait le bec car, dieu, les Parques
L’avaient recru de fatigues et fort mal armé
Pour son dur métier, mais aussi pour combattre
Ses pairs qui lui disputaient son principat
Sous la verte feuillée, surtout certains bellâtres
Et autres bélîtres n’attendant pas son trépas
Pour renverser son trône, cette bande d’emplâtres,
Toujours prompte abattre et se battre pour quelque âtre !

Il vivotait entre vaine crainte et fol espoir,
Entre force travail et bien maigre chère, 
Faisant du nouveau avec des vieux au soir
D’un règne que les autres rois voyaient pépère,
Car il n’était pas bonimenteur comme arracheur
De dents et que ses courtisans prenaient silences
Pour faiblesse ou assentiment. En outre, écorcheur
Il n’était pas plus, quoique inflexible en sentences ;
Mais il répugnait à se faire de cols trancheur.
Et on en riait fort chez les mauvais coucheurs !

L’Ordre, et le bon, pourtant régnait sous son égide
Et sanctions il y avait : donc il fallait 
Filer droit sur le bon chemin avec ce guide
Intraitable qui disait que le Maître du Palais
Est l’esclave de la Loi, quoique ces panses pleines
De tyrans en pensent, autant qu’un simple sujet
Et que ladite loi est faite autant pour la baleine
Que pour le krill… Donc quand il devait, las, juger,
Il répétait : « Qui châtie bien a, sans peine,
Moins besoin de punir et rend Justice sereine ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire