« Quelque bien qu’on dise de nous,
on ne nous apprend rien de nouveau »
(F. de La Rochecoucault, Maximes, 303)
Est-il étrange que je sois « bizarre »
Et que je passe, ici, pour « un oiseau rare » ?
Je vis dans un monde déséquilibré,
La plume à tous vents, toujours en équilibre ;
Est-il étonnant que je me veuille libre
Dans un monde, hélas, où tout est calibré,
Qui nous met tous en case et, pis, tout en cage ?
On me dit donc, souvent, « fêlé du bocage »…
Est-on si « tordu » à vouloir marcher droit
Là où hypocrisie et mensonges sont rois ?
On ne vaut guère de fifrelin, « sous-fifre »,
« Sacré numéro », là où tout n’est que chiffres ;
On est vite « curieux » ou « déroutant »
Quand on cherche cohérence à l’insolite ;
« Insensé » ou « zigoto », quand tôt on s’alite,
Loin de bruits et de raouts déconcertants.
On est vite « farfelu », « drôle de zèbre »
Si on fuit obscurantisme et ténèbres
Car ne pas suivre la norme est « anormal »,
« Amoral » presque… si ce n’est « animal ».
On est « original » quand ses origines
On ne veut renier et fort « saugrenu »
De n’être point sot ; « lunatique » ingénu
Quand on est toujours bien luné, Frangine !
Je suis « dérangé » parce que dérangeant,
Un « drôle pas drôle », un « cinglé » trop cinglant,… :
Rimer fait de moi un « excentrique »
Voire un « extravagant » divaguant, en vers
Et contre tout, un « egotique » sceptique,
Désormais « baroque », sans doute un « pervers »,
« Drogué » ou « homo’ », voué au ridicule
Et à l’oubli… en quelconque particule.
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