Petite fable affable
Aboyant peu, jappant sans ruse ni mystère
À tout ce qui gêne le repos sur la terre,
Du moucheron au facteur, il faisait profit
De tout : on le boude, on le fuit,… c’est qu’on l’envie ;
On l’aborde ou on l’appelle c’est donc qu’on l’aime.
Ah, la Vie est simple pour les simplets, quand même !
Matin, la prison forclose où vit l’animal
S’ouvre. L’aïeule avait dû la fermer mal,
Je suppose et, comme elle se perdait les chèvres,
Cela n’étonna guère que les plus mièvres
Qui s’en émurent et traquèrent notre fugueur
Qui passait, ainsi, pour un ingrat profiteur.
Dès que la faim le tenailla un brin, sans peine,
On le trouva et on le rendit à l’Ancienne
Qui s’abîma en remerciements répétés,
Pour ce beau cadeau : elle avait tant souhaité
Une bête, en vrai, pour meubler sa solitude ;
On avait pour elle tant de sollicitude,…
Dans un monde sans mémoire, sans ergoter,
L’oublié prend vite valeur de nouveauté !
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