Petite fable affable
Le père Colas posait, chaque jour, sa chaise
Contre son mur tout blanc « pour voir passer la rue »
Et là se donnait « le bel air », tout à son aise,
Celui de méditer, l’Ancien, ventru.
Tous, dans le quartier, le croyaient très sage
À ainsi penser tout son saoul sur le passage
De gens et du Temps, avec un air un brin bourru.
Seul un enfant osait, quelques fois, interrompre
Le fil ténu, parfois perdu, de ses pensées.
Et, quoiqu’il n’aimât pas qu’on vienne à corrompre
Ses réflexions, ce Vieux au port lassé
Décochait un sourire édenté pour répondre
À ces questions sans fin que seule sait pondre
La cervelle d’un môme, sans se harasser.
« Je cogite sur la Vie, Mon Petit Bonhomme ! »
Notre enfant réplique sans vergogne : « Et alors ?! »
« C’est un beau voyage, malgré tout,… pour chaque homme !
- Et quel en est l’important ?
- Oh ça, Junior… !
- Je voulais juste savoir de toi ce qui compte
Le plus : Le chemin ou son but ? Vas-y raconte…
- Le plus vital est qui t’accompagne, Mylord ! »
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