Petite fable affable
Le crayon, la mine mauvaise, est en pétard
Contre le caoutchouc qui nuit à son œuvre
À chaque fois qu’il le peut, hélas ! tôt ou tard.
N’ayant à la manœuvre rien de la couleuvre.
« Latex, tu m’es censure pire que ciseaux
D’Anastasie, il me faut te rayer du monde
Pour que je coure librement, pointe et museau
Au vent de l’Inspiration, sans peur d’immondes
Moralistes escamotant traces du travail,
Ou mots gris, ou noirs dessins, qu’après j’offre à bail !
- Je t’permets, Bout de Bois, de réparer tes fautes
Et d’estomper, voire d’esquisser, tes repentirs,
Si affuté que tu sois, gardant tête haute !
- Menteuse, tu coupes mon élan, fais mentir
Les Muses en brisant leur envol jouant du glaive ;
Donc ma spontanéité sacrée… tu m’enlèves !
Mais n’oublie jamais, ô Mon Prude Réviseur,
Que les contempteurs, comme toi, toujours arrivent
“Après”… donc parfois trop tard pour vraiment freiner,
Plutôt qu’empêcher, tous ces risques de dérives
Qu’ils redoutent et dont eux seuls semblent se peiner ! »
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