Parce que le Temps, ma foi, n’attend pas
Et qu’il avance toujours, pas à pas,
Quoi qu’il se passe ou advienne,
Je ressasse mes antiennes ;
Car votre serviteur vient d’un temps
Qui n’est plus, quoique encore palpitant
En son coeur et vient d’un monde
N’existant pas, où vagabondent
Dix mille mots faits du meilleur métal
Offrant à d’aucuns leur doux récital.
Ce Temps, de plomb, bronze nos rêves
Tout autant, las, qu’il se fait glaive.
Aussi garder un moral d’acier
Quand on ne se sent que besacier,
N’est pas aisé, déjà géronte :
Il met aux fers, jusqu’à nos fontes,
Brise souvent nos rares instants d’or
Et parfois nos moments d’argent endort
À l’heure où les zincs disparaissent
Et le cuivre fait bourse épaisse.
Je viens du temps des platines,
Que tous vos « C’est nickel ! » patine,
Celui, oui, où on avait l’airain
Solide et de toujours vastes terrains
Où, tout en chrome, cohorte d’autos
Jouaient sous le soleil des biscottos,
Bruits et fureurs au mercure
Montant dont, lors, on n’avait cure.
Ce monde vermeil était tout alu’
Laiton est désormais étain, Lulu !
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