Petite fable affable
Ayant toujours un « Je veux ! » sur sa foutue langue,
Un bonobo voulut, pour sortir de sa gangue
Sylvestre, que Dieu lui bâtisse châteaux
En Espagne, lui fît diamants en rivières,…
« Nom de Moi, au nom de quoi ? Fit-Il aussitôt
- Parce que je suis de ce côté-là des eaux
Le premier habitant ! » Ce fut vaine prière !
Préférant cultiver ses muscles que son esprit,
Un gorille ordonna, non sans quelque mépris,
Au très Haut, de régner sur la gent animale.
« Et Grand Moi, pourquoi ? Lors l’interrogea-t-il
- Parce que je suis le plus fort. C’est la normale
De sacrer un dominant, un dur, un vrai mâle,… »
Il envoya en monts brumeux l’être subtil.
Voulant se revancher de macaques joueurs
Deux babouins réclament vengeance au Créateur :
« Leurs tours nous ont, las, coûté les poils du cul, Père !
Il faut qu’ils paient… Et au centuple ! » Dépité,
Le Barbu refusa : « Ma Justice, je l’espère,
Est réparation non talion, paire
D’andouilles. » Et il leur laissa leur imberbité.
Mais ces plaideurs ne furent, hélas, pas les pires
Que le divin Monarque eut sous son bon empire :
L’Homme somma d’avoir ce que d’audacieux
Singes exigèrent jà… et en prit plus encore,
De requêtes assommant l’Éternel, en pécores…
Et c’est donc à la lassitude des Cieux
Que tient cette “Humanité” dont tant on s’honore ?
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