Petite fable affable
« Qui perd un ami de la montagne
N’imagine pas ce qu’il y gagne ! »
Pensait un autour froissé, jadis, en frairie,
Pour dominer vaux ombrés et hautes prairies,
Avec Buse en pays de cocagne.
« Qui s’acoquine avec gens de plaine
N’est, hélas, qu’au début de ses peines ! »
Songeait une buse qui, hier, cousinait
Pour chercher jusqu’au piémont de quoi cuisiner
Avec Autour, en terre païenne.
Ainsi se sépara un couple de bandits
Qui terrorisait les horizons d’un Midi
Sans que, jamais, nulle bête, jeune ou grisonne
Que les dieux ont créée en leur part d’univers,
En haut, en bas, ne les arraisonne ;
Sans que, jamais, aucun humain, été comme hiver,
Même héros mythique ou téméraire amazone,
Sur la terre, au ciel, ne les raisonne.
Séparées, voilà vulnérables nos terreurs :
Elles qui, à deux, étaient naguère invincibles
Devinrent cibles tentantes. Plus accessibles.
Elles ne comprirent que trop tard leur erreur :
Celui qui d’un rien faisait un tout, prou morose,
Celle qui voulait qu’ensemble on ne fit grand chose,
Succombèrent à la conjugaison des fureurs
Et rancoeurs nées au temps des exploits grandioses.
Il n’est pire danger, dans le lin ou la soie,
Que de s’écouter et, pis, n'entendre que soi !
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