Réponse à un texte imaginaire car la meilleure défense reste l'attaque…
L’autorité auto-proclamée et l’entendement hermétique de certains cénacles cooptés, fines fleurs du « bien », contemptrices du « bon » et zélatrices du « bien », dénonciatrices de ce « bof » qui nous suffit parfois amplement, à nous autres beaufs par eux méprisés, vient de frapper trois coups pour faire tomber, pudique, le rideau sur la nudité de leur raisonnement qui résonne enfin. Mais sans fin, ces sans-faim.
Des connaisseurs délicats, chatouilleux sectaires jamais à jeun de jouer les jugeurs de comédies et les jaugeurs du juste, ont sanctionné de séditieux propos et censuré de scandaleuses phrases encombrant d’aucuns de mes humbles textes. Sans doute plus risibles que comiques, ils ne méritaient pas cette volée de bois vert qui ressemble fort à une condamnation à l’enfer ou au pilon.
Le Dieu des oratoires et les Muses de l'écritoire me secouent la plume et sèchent mon encre, ces sourcilleux pédants et ces cuistres incurables, appointés par la censure d’État ou les intérêts de la concurrence, ces faiseurs de bouffons bouffis et défaiseurs de rois du rire, me dédaignent à leu gré le droit d’amuser mon prochain comme il me sied. Ce que je fais, ce me semble, pourtant assez honnêtement. Et modestement. Pou mon bon plaisir. Et peut-être un peu le vôtre.
Hélas, ces princes sans charme de l’abscons et autres tristes sires de l’abstrus, ces garrotteurs de flamme et fossoyeurs de l’Art, castrateurs en manque, auraient surpris dans mes complaintes des insultes au goût de lèse-majesté et, pire, décelé quelques offenses au parfum de blasphème. Avec des simagrées minaudées de dames patronnesses ou les affectations surjouées de filles timorées ou de brus soumises, ils viennent donc au nom de la décence et du respect me chercher querelle. Depuis, avec la mauvaise foi et la bonne conscience d’un inquisiteur, ces terroristes de l’esprit qu’ils ont mauvais et autres apologistes de la bienséance, s’acharnent, non sans mépris, sur de vils vers vains. Pourtant l’honnête homme à fables veille à ce que chacun soit touché mais personne visé, même s’il avoue, sans contrainte ni vergogne, trouver à ses bluettes des moralités allant à l’encontre de leur morale.
Que cet aréopage se rassure : son pamphlet a porté. Plaire à ces cendres d’inconséquence, suffisantes à force d’insuffisances, complaire à ces scories du ridicule n’a jamais été dans mon intention. En cela, nous sommes, eux et moi, d’accord. Mais je dénie à cette bande d’apôtres le droit d’être définisseurs des vertus, de m’interdire de faire lire ou jouer mes récits et mes drames où le tragique est dans leur œil et le pathétique dans leur esprit de gens d’âme. Aussi à leur dédain bavard ne répondra désormais que la morgue de mon silence… à leur endroit seulement. Car je continuerai d’encrer mes mauvais vers et mes bons mots pour, je l’espère, le bon mauvais goût de quelques uns.
Pourquoi mes enfants de plume, victimes putatives d’un mal supposé, paieraient-ils pour leur père toujours prêt pour un à-peu près ? Pourquoi le lecteur et le public qui ne me boudent guère, malgré ces diseurs carrés de quatre vérités, souffriraient par ces bons et beaux esprits qui ont peu vu, pas lu et à peine su et encore moins compris mes rimailles peut-être sans grand génie, sans doute sans relent de talent, mais fruits d'une opiniâtre bonne volonté ?
Le Critique - qui en fait profession, j’entends - se veut un élu et se croit « autorisé » à baver et bavasser, moins gothique qu’égotique. Mais il n’est investi d’aucune divine mission, soit-elle littéraire ou artistique. Il n’est pas le sel de la terre, juste un écumeur patenté et un folliculaire appointé qui se venge sur d’autres d’une médiocrité qui le condamne à jamais à l’obscurité. Le libelliste fumasse, que nul n’entend et que personne ne lit, plus bruyant que brillant, n’est qu'un fumeux cerveau dont le stylo, à défaut du style, doit toujours être fumant de traits qu’il voudrait, comme tous les impuissants, saillies. Laissons en plan sans mot dire, sans maux faire, ce boutefeux en folie. Incapable d’en faire lui-même, il ne songe qu’à brûler les moissons d’autrui, aussi maigres soient-elles, dans l’espoir d’en gauler quelque avantage ou d’en glaner quelque gloire. Il faut savoir se contenter de peu quand on n’est rien sur le marché opus, dindon même pas digne d’un don !
Dernier rappel à ces bons messieurs et à ces gentes dames avant de tirer, pour l’heure, ma révérence : je vise moins l’éloge du parterre que l’approbation du poulailler… LA preuve ? Mon majeur dressé au plus droit face à leur index, oppressé, plus que froid.
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