Cycle toulousain
Oui, pour lui, elle s’est faite belle,
Une rose accrochée au cœur.
Son rendez-vous, c’est sa liqueur
Sa douceur à elle, Annabelle :
Elle est sa mie, sa fiancée ;
Son amour l’a fait avancer.
À mi-voix, elle se raconte
Assise, là, en face de lui,
Qu’il fasse soleil ou bien pluie
Lui dit le rien et ce qui compte,
Elle est sa mie, sa fiancée,
En robe blanche et garancée.
Il n’a pas changé. Elle l’aime.
Du courage il est le portrait
Malgré la douceur de ses traits :
Le corps droit, l’œil fier, la peau blême,…
C’est son homme, son fiancé,
Lui, encore beau, élancé.
Elle est connue de tout le monde.
Elle vient encore et toujours,
Les bons comme les mauvais jours,
Quoi qu’on dise d’elle à la ronde :
Elle est sa mie, sa fiancée,
En robe blanche et garancée.
Enfin, le jour vire casaque.
Elle se lève alors, sans un son,
Passe son doigt fin sur son nom,
En couleur doré, sur la plaque,
Sur la photo du fiancé.
Émaillée. Froide. Faïencée.
Et puis, comme à son habitude,
Sans larmes mais non sans douleur,
Là, lui abandonne sa fleur
Et retourne à sa solitude,
Elle, éternelle fiancée
Que son amour fait avancer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire