Moi, je me suis fait tout petit
Pour un suzerain admirable,
Devant qui, oui, je m’aplatis,
Plie le genou, courbe le rable.
Pour ce maître distant, sorcier,
Dont le mépris m’a mis au pli,
Je suis un valet, véritable
Laquais maladroit et grossier,
Docile, en un mot, fréquentable
S’il est un servile accompli.
Mais je crains, chose épouvantable,
D’être, un triste jour, disgracié…
À son empire converti,
Et soumis, c’est indiscutable,
Me voilà tout assujetti
À ce bougre aux humeurs instables :
Sans cesse, je joue à l’huissier,
Évite entre nous heurts, conflit,…
Despote et satrape irritable,
Il est finassier, tracassier ;
Il partage et goûte ma table,
M’offrant sa superbe en coulis,
Fait de moi, altesse intraitable,
Son seul esclave nourricier.
Enjôleur s’il me veut gentil,
Câjoleur, voleur lamentable,
Ce tyran est chez moi chez lui,
Retenant tout le confortable.
Sa Majesté, matelassier,
Fainéante et sieste en mon lit,
Avec une autorité stable
Qui se passe de mots, d’acier,…
Filant doux, c’est incontestable,
D’une révérence jolie
Je salue, pacha adorable,
Tous tes pas, Chat au port princier.
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