Tout doucement,
Je me retire.
Très lentement,
Sa main m’attire
Pour cet endroit
Où tu n’es pas,
Que j’entrevois
Là, pas à pas…
Un trait se tire,
Tout doucement,
Avant mon heure.
Et toi, tu pleures
Tout ton martyre.
Très lentement,
Ta main m’effleure
Et tu t’apeures,
Tu restes ici,
De jours noircis
En nuits blanchies,
L’âme endurcie.
Tout doucement,
Je me retire.
Très lentement,
Sa main m’attire
Pour ce détroit
Qu’est le trépas,
Goulet étroit
Et sans appas…
Je me retire,
Tout doucement,
Loin de ce nid
Que tu nous fis.
Sa main m’attire,
Très lentement
Vers l’infini.
Le jour unit,
La nuit sépare.
L’âme se pare ;
Elle s’en empare.
Tout doucement,
Je me retire.
Très lentement,
Sa main m’attire.
En quoi je crois ?
Je ne sais pas !
Le froid, lui, croît.
Je ne vois pas.
Je me retire,
Tout doucement.
Que feras-tu,
Seule, abattue ?
Sa main m’attire,
Très lentement.
La mort pattue
Nous a battus.
Je me retire,
Un trait se tire.
Sa main m’attire.
Par moi martyre.
Tout doucement,
Je me retire.
Très lentement,
Sa main m’attire
Mais ne me broie
Pas un seul doigt.
C’est sans effroi
Que je suis proie.
Je me retire.
Tout doucement.
Je pars sans toi
Pour une fois.
Sa main m’attire.
Très lentement.
Je n’ai, ma foi,
Aimé que toi.
Je me retire…
Très lentement…
Sa main m’attire…
Tout doucement…
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