Petite fable affable
Sotte comme une puce et fière comme un pou,
Parlant faux, causant fourbe ou usant de fallace,
Une coccinelle jouait, en mal d’époux,
À être une « Belle à Bon Dieu » : toujours fort lasse
Et allongée, sur l’herbe aux prés, cette beauté
Passait et usait son temps en cochoncetés
Qu’elle nommait « Amour ». Tous les coléoptères
Qui pourtant, toujours, à son appel obtempèrent,
La nommaient, en douce, « La sangsue alitée » ;
Elle dont le cri de guerre était, brise ou bise,
« Long vit aux cons ! » et la fière devise,
« Messieurs, l’existence procède des sens ! ». Ite…
Elle avait du crédit mais n’offrait, ma foi, guère
D’intérêt par l’esprit. Elle affirma, naguère,
Que si les miséreux “tirent le Diable par
La queue” c'est bien que la pauvreté, au départ,
Est mère de toute perversité. La belle
Était, hélas, une vraie bête ! Les libelles
En firent, au bon peuple de l’herbe, amplement part.
Si la coccinelle du buzz est une experte,
Ses brêves de boudoir faisant leur tour de champ,
C’est qu’à peine largués, pieds et mots alertes,
Ses amants d’un matin les colportent, méchants.
Chez ces bêtes, tout con primé est ingérable
Surtout s’il s’est cassé. La chose est imparable :
Après avoir été louée par ces vendus,
Risée, elle est tondue par maints sous-entendus !
Mais peu lui importe, demain, la belle épouse
Un vieux cafard qui fut très longtemps malheureux
De ne pas aimer et malchanceux, ce peureux,
De ne pas être aimé. La voilà donc pépouze !
Cela mettra-t-il fin aux coccinelles faims ?
C’est sûr : l’insatiable voit bien venir sa fin.
Une sauterelle plus arrangeante rode,
La langue aussi verte que le corps, c’est commode !,
Se laissant le terrain de jeu asticoter.
Ici bas, l’oubli fait toute la nouveauté…
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