Petite fable affable
Dans une famille de fourmis,
Gens de peu et gens de peines
Pas plus grosses que des graines,
C’est là cette heure presqu’endormie
Où, seuls, on casse la graine
Avant que, pour nombre d’heures pleines,
On se retrouve à la chaîne
Ici, là, sur le domaine.
La plus petite de la tablée,
Quelque peu montée en graine
Hausse le ton et sans gêne,
Fait : « Je suis colère et accablée !
Je suis ta mauvaise graine
Mais, j’en suis sûre et certaine,
Cette injustice est vilaine
Et me file la migraine:
Ce poste était pour toi, maman !
Il n’est, en plaine et garenne,
D’ouvrière qui tant draine
Et jamais ne traîne, à tout moment,
Que toi. Tu serais reine
Si le voulait ma marraine,
Souveraine souterraine,
Qui fait soldat, capitaine,…
- Point trop n’en faut, ma fille ! Est la chef
Celle désignée par Reine,
Qui ne nos sorts tient rênes !
Sur ce, restons sage et faisons bref.
- Mais comment rester sereine ?
Sans en faire une rengaine,
Cette mondaine à bedaine,
Est désormais, quoique naine !,
Ta supérieure ; Elle, vaine
Au travail et vile avec autrui.
Croquemitaine lointaine,
Rien ne lui va, hautaine,
Car rien ne la vaut, fleur ou fruit !
- Allons ma petite graine,
Point de rancœur ni de haine.
Je resterai en quarantaine
Jusqu’à la prochaine aubaine !
- Oh, fichtre et foutre, mais non, maman !
En société malsaine,
Le mérite est aux fredaines,
Pas au labeur. Et vois donc comment :
Promue sans plus de mitaines,
Qui fait tes besogne et peine ?
Elle, chef, en gants et gaine,
Ne manquera qu’aux fontaines
À eau. Prends-en de la graine ! »
Gens de peu et gens de peines
Pas plus grosses que des graines,
C’est là cette heure presqu’endormie
Où, seuls, on casse la graine
Avant que, pour nombre d’heures pleines,
On se retrouve à la chaîne
Ici, là, sur le domaine.
La plus petite de la tablée,
Quelque peu montée en graine
Hausse le ton et sans gêne,
Fait : « Je suis colère et accablée !
Je suis ta mauvaise graine
Mais, j’en suis sûre et certaine,
Cette injustice est vilaine
Et me file la migraine:
Ce poste était pour toi, maman !
Il n’est, en plaine et garenne,
D’ouvrière qui tant draine
Et jamais ne traîne, à tout moment,
Que toi. Tu serais reine
Si le voulait ma marraine,
Souveraine souterraine,
Qui fait soldat, capitaine,…
- Point trop n’en faut, ma fille ! Est la chef
Celle désignée par Reine,
Qui ne nos sorts tient rênes !
Sur ce, restons sage et faisons bref.
- Mais comment rester sereine ?
Sans en faire une rengaine,
Cette mondaine à bedaine,
Est désormais, quoique naine !,
Ta supérieure ; Elle, vaine
Au travail et vile avec autrui.
Croquemitaine lointaine,
Rien ne lui va, hautaine,
Car rien ne la vaut, fleur ou fruit !
- Allons ma petite graine,
Point de rancœur ni de haine.
Je resterai en quarantaine
Jusqu’à la prochaine aubaine !
- Oh, fichtre et foutre, mais non, maman !
En société malsaine,
Le mérite est aux fredaines,
Pas au labeur. Et vois donc comment :
Promue sans plus de mitaines,
Qui fait tes besogne et peine ?
Elle, chef, en gants et gaine,
Ne manquera qu’aux fontaines
À eau. Prends-en de la graine ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire