Petite fable affable
d’après des aphorismes de Jules Renard
d’après des aphorismes de Jules Renard
N’ayant plus l’âge de mourir jeune,
Un moineau rapinant les poubelles
D’un quartier huppé, où on déjeune
Sans faim ni fin, épouse sa Belle.
À la première couvée leur naît
Une fille adorant vers et naïs.
De platane en banc, puis en bitume,
Il lui apprit à survivre en ville,
À en connaître bruits, us, coutumes,…
Comme à fuir la main incivile
Donnant pour prendre ou intercepter.
« Essaie de ne rien accepter
De ces mains que jamais tu n’approches
Si elles n’offrent rien. Facile ! »
Mais cette moinelle n’entend croche
À ce que dit papa : l’indocile
N’en fait qu'à sa tête. Ah ! les enfants,
Que de vains tourments, même infants !
Il a beau lui mettre un abattage,
Quand de prêter il la décourage,
Tout à son jeune âge, elle partage
Ses prises avec tout entourage
Alors que pour un petit oiseau
Vivre ainsi est sot et, pis, maso.
Aussi quand l’été se fait la paire,
Les amis partis, dès lors gracile,
Amère, elle meurt, loin de son père
Qui lui disait qu’il est plus facile
D’être généreux, à satiété,
Que de ne jamais le regretter !
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