Petite fable affable
Palatin des plus patelins, bon lutin,
Un vieux matou, moins mâtin que mutin,
Grison en rien m’as-tu-vu, se promène ;
Frayer avec les frelons ne l’effraie pas.
Les poubelles fournissent à ses repas.
L’ombre et la nuit sombre sont son domaine ;
Il ne siestera qu’au petit matin
Quand même la poussière vaut satin.
Si souvent cette engeance-là peste et râle,
Silence et discrétion font sa morale :
Mais ce barbon ne craint pas l’ardeur des feux
Qui bronzent l’acier ou parfois le brisent ;
Rien ne lui fait une leçon apprise
S’il peut faire une prise, ce boutefeu,
Quelle que soit l’entreprise, générale
Ou particulière, urbaine ou rurale,…
Qu’importent le péril, la peur ou les risques,
Il fonce et tant pis si on hésite, on bisque,…
C’est un audacieux, un astucieux,…
Un félin de la plus courageuse race,
De celle dont on garde à jamais la trace,
Qu’a pas la tête près du bonnet, Monsieur !
Toujours cet intrépide trompe la mort ;
Partout, c’est un téméraire sans remords !
Et c’est ainsi qu’un matin, face aux canines
D’un grand chien, qui d’un coup d’œil examine
Notre matamore, il lui cherche horions.
« Qui n’a point chapeau ni gants, et moins de bottes,
Doit au culot, à l’instinct, à la jabote,…
De devenir un vrai centurion ! »
Dit le chat, parole hâtive et excessive
Cherchant là prompt décès ou mort convulsive.
Il mourut anonyme, lui l’inconnu,
On oublia même sa vie d’ingénu
Refusant les leçons de l’expérience
Qui prouvent que les jugements précipités
N’offrent qu’impasse où l’on fait cohabiter
Fausseté, excès et impatience
Qui sont le plus court chemin vers le trépas
Qu’on le recherche ou non, qu’on le veuille ou pas !
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