Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 23 septembre 2018

DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA RUE

D’après De l’autre côté de la rue (Michel Emer) chanté par E. Piaf

Au chômeur qui musarde,
Au gars en fin de droit,
Le Président hasarde
Que du boulot y’en a
Pourvu qu’on se trantole
Pas, et pas plus qu’on soit
Un guignol tartignole ;
Il faut sortir d’chez soi
Car du taf y’en a au kilomètre,
Mais que ce turf, si c’est pas malheureux,
Trouv’ pas preneur et s’il peut se permettre,
Qu’on est fainéant, Grand dieux !

Quand d’l’aut’ côté d’la rue,
On travaille,
- Ça’t’la baille ? -
En chantier, au resto’,…
Et mêm’ qu’on en peut plus.
D’l’autre côté d’la rue,
On a d’l’argent, une maison, des voitures,
Du respect, des amis,… loin d’la dure
Car d’l’aut’ côté d’la rue
Oui on travaille,
L’heureus' trouvaille !

Boug’toi donc les miches, et fais un pas de plus
Vers l’aut’ côté d’la rue.
Fais plus ta moue chagrine,
Tu vas bosser, crois-moi,
Et bas courber l’échine,
Qu’il pleuve ou fasse froid,
- Ne rêve pas d’avantages ! -
Où, sans rouler sur l’or,
T’apprendras à êt’ sage
Et docile com’ Médor
Parce qu’on t’aura donné ta chance !
Fini d’tendre la main, d’coasser,
C’est com’ça que l’éco’ on relance :
Tes droits ? C’est du passé…

Car d’l’aut’ côté d’la rue
On travaille,
On s’boug’, canaille !
Ton diplôm’ vaut misère :
Saut’ donc dans l’inconnu !
D'l'autre côté d'la rue
Tu vas bosser, payé au lanc’-pierres,
Puis on t’jet’ra, comme une serpillère
Car d’l’aut’ côté d’la rue
Tu s’ras val’taille,
L’temps qu’on t’us’, bleusaille !
Car d’l’aut’ côté d’la rue
Et oui on travaille,
Jusqu’à ses funérailles !

Vivre un jour cett’vie, qui en rêve Glandu ?
Car l’aut' côté d'la rue
Tu le connais à peine
Moins qu’t’en causes, ma foi,
Mais va y fair’ ta s’maine
T’en parleras mieux je crois.
En tout cas, pas de même
Que t’as fait, Matador
Et Jeteur d’anathèmes !
Ne l’ouvre plus à tort
Et à travers, sinon c’seront tes fesses
Qui vont traverser la rue, au ras
Le bol des « Gaulois » que tes promesses
Ont floué, mis à bas :

Et d’l’aut’ côté de la rue,
Tu compteras tes cliquailles,
Viré par la pagaille
Que tu auras causée,
À forc’ de nous caser
D’l’autre côté de la rue.
Un Président, Cher Monsieur, ben ça œuvre
Et pas qu’à faire avaler des couleuvres
Du côté de sa rue
Ça travaille,
Pour ceux aussi qui s’caillent,
Qui compt’ le peu qu’ils ont, s’ils ont pas tout perdu,
De leur côté de la rue…

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